Evolution du domaine de Mérantais 1700-2010

----

D’un vieux château datant d’avant 1700 au Gérondicap inauguré en 2010

--- 

Analyse à partir de cartes, plans cadastraux et  photos aériennes

---

Version V2 d’août 2010, établie par Dominique Gagey

dominique-gagey@club-internet.fr

 

Résumé

 

L’originalité de ce document par rapport à d’autres déjà faits sur l’histoire de Mérantais, est d’utiliser de vieux plans et cartes, dont une carte très intéressante, datant de 1735.

 

- Cette carte de 1735 fait apparaître des bâtiments antérieurs à 1735, maintenant disparus, avec un ancien château bâti autour d’une cour carrée et une grande cour attenante, dite des « communs ».

 

-  Vers 1750, a lieu une refonte totale ; tous les bâtiments tant de l’ancien château que des communs ont été démolis vers 1750,  c'est-à-dire avant la révolution (comme le montre une carte datant de 1787). Le château actuel a été ainsi construit  vers 1750 au milieu de la vaste cour de l’ancien château ; certains bâtiments de la ferme actuelle dont la grange dite des fêtes, la tour et la bergerie datent aussi de la même époque.

 

Les éléments marquants subsistant depuis plus de 3 siècles, au moins depuis 1735, sont :

 

La porte de Mérantais est aussi dans l’axe du premier chemin transversal du parc à la Française (chemin maintenant disparu), chemin conduisant sans doute au sud à ce qu’on dénommait « la terrasse » dans le bois, au bord de la rupture de pente.

 

Le document ci-dessous donne quelques détails ; sont reproduits sur un plan de 1819 les limites de l’ancien château ayant une terrasse allant jusqu’à la rupture de pente, à la hauteur de l’ancien hêtre pourpre (hêtre qui a disparu vers 2007)

 

Les principales cartes présentées ont été mises à la fin du document dont les 2 principales datant de 1735 et 1819.

 

Le lecteur pressé pourra éviter de se reporter aux documents annexes signalés par un lien. Se rappeler de plus qu’on peut toujours revenir au document de base par le jeu des flèches…

 

Toute suggestion d’amélioration de ce texte sera la bienvenue.

 

 

 

Cartes et photos utilisées

 

 

 

 

 

 

On trouvera, à la fin de cette note, les principales plans, cartes ou photos de 1735 à 2009 auxquels on renvoie par un lien hypertexte dans le corps de la note.

 

 

 

 

Analyse

 

 

  1. Pour l’analyse, on dispose comme éléments stables :
    • L’axe du chemin d’accès au château, dit chemin des «sœurs » (religieuses ayant occupé ce domaine de 1920 à 2000)
    • L’axe du parc à la Française, apparaissant sur les plans de 1735 et 1819 ; le grand chemin central existe toujours à l’entrée du bois à l’est du château.
    • La porte du grand parc de Versailles, construite vers 1680 avec les 40 km de murs et la vingtaine d’autres portes ; porte toujours existante, située à environ 500 m au Nord-Est du château.

 

Le point de rencontre des 2 axes précités tombe au centre du château actuel (construit vers 1750), centre de la cour de l’ancien château (datant d’avant 1735).

 

 

  1. L’ancien château apparaît sur le plan de 1735.

 

Il est intéressant de partir de la photo haute définition de la partie Versailles Sud de cette carte 1735_Plan environs Paris_partie 7_Versailles sud-Mérantais pour avoir une vue d’ensemble puis de zoomer sur les parties qui nous intéressent. Un plan zoomé annoté nous aide à bien nous repérer (voir 1735_Plan Zoomé Mérantais annoté) ; ce château était constitué d’une cour sensiblement carrée avec une terrasse allant jusqu’à la rupture de pente, à la hauteur de l’ancien hêtre pourpre ; les bâtiments étaient construits autour de la cour sans qu’on voit de façon évidente le bâtiment principal.

 

Comme on l’a dit, le centre de la cour est dans l’axe du chemin d’entrée, toujours existant, et de l’axe du chemin central du parc à la Française.

 

La limite Sud de l’ancien parc à la Française doit correspondre au petit chemin du bois, toujours existant, un peu sinueux, à la limite de la rupture de pente, passant par la terrasse et longeant, vers l’ouest, le bas du pré des « sœurs » pour aboutir vers l’ex-hêtre pourpre. La présence importante de buis dans cette partie haute du bois est un  signe clair de la présence d’un parc dans le passé.

 

Des petits parcs à la Française étaient aussi à la mode à l’époque ; on en trouvait un à Voisins, avec l’ex-grande ferme, dite de Décauville.

 

La porte de Mérantais du grand parc de Versailles est dans l’axe du premier chemin transversal du parc de Mérantais, aboutissant coté sud a priori à ce qu’on appelait la terrasse. L’axe du 2è chemin transversal aboutirait peut être près du rocher aux sièges avec son bel arbre (la famille Gagey aimait bien s’y arrêter avec leur mère).

 

Le domaine de Mérantais s’arrêtait à la rivière à l’époque.

 

 

 

  1. La carte de 1787 est le premier témoin du domaine de Mérantais dans un état voisin de l’état actuel (cf. 1787_Plan Zoomé sur Mérantais ) ; l’ensemble des bâtiments anciens est démoli et l’ensemble est restructuré ; on a parlé d’un incendie ; on y voit aussi l’évolution de la mode avec le siècle des lumières ; au vieux bâtiments inconfortables,  mal éclairés, on préfère des bâtiments plus fonctionnels, mieux éclairés.

 

Le domaine s’étend alors aussi de l’autre coté de la vallée jusqu’au village de Magny ; l’actuel mur de clôture apparaît clairement sur le plan de 1819 (il y avait un mur tout au long de cette propriété d’environ 4 à 5 km ; vers 1960, ce mur, en très mauvais état, a servi en partie de carrière de pierres pour construire l’église de Cressely).

 

Dès ce plan de 1787, on voit le château actuel et, dans la ferme, la grange dite des fêtes, la tour, la bergerie,… Néanmoins, le dessin de 1787 manque de précision et il est préférable de se reporter au plan cadastral de 1819 pour une analyse plus fine.

 

 

 

  1. Sur un plan agrandi et annoté de 1819 ,  comme déjà indiqué, j’ai mis en pointillé les limites des cours de l’ancien château et de ses anciennes dépendances ; on constate que tous les anciens bâtiments ont été supprimés ; l’ancienne cour des communs -ou de la ferme- allait au nord (vers la route) bien au-delà de la cour actuelle ; à l’est, cela allait jusqu’à l’ancien mur du jardin de la ferme dont il reste quelques traces.

 

Sur le même plan de 1819, encore plus agrandi , outre la grange, la tour et la bergerie, on trouve des bâtiments correspondant aux maisons dites d’Anita et de Monique et aux écuries, bâtiments mais qui ont été sans doute un peu modifiés par la suite. Le point marquant est une autre cour de la ferme (ou des dépendances) coté sud, vers le château ; un passage pour voiture existait sous la tour dont on voit encore des traces sur le mur ; c’était un passage entre les 2 cours ; on voit apparaître les 2 mares, celles de la ferme et des sœurs ; à l’époque, le chemin de sortie de la ferme partait du fond de la ferme, au-delà de la bergerie. A noter aussi, les fossés de drainage le long des murs, dont on trouve encore des traces aujourd’hui des 2 cotés du chemin des « sœurs », à l’entrée actuelle de la ferme et vers le coin nord-ouest du mur de propriété. Les grands hangars et la maison principale, celle du fermier, n’ont été construits qu’après 1819.

 

L’ancienne cour sud a disparu ultérieurement et a été plantée d’arbres  dont une rangée de magnifiques maronniers qui disparaissent progressivement malheureusement ; sur le plan le plus agrandi de 1819, on voit un chemin qui longeait au sud cette cour ; il est intéressant de regarder un extrait agrandi de la photo aérienne de 1932  ; la partie boisée au sud de la ferme semble s’arrêter clairement à l’ancien chemin apparaissant sur le plan de 1819. Sur cette photo IGN de 1932, on voit aussi les anciennes dépendances des « sœurs » (détruites pendant la guerre) qui étaient vers l’actuel château d’eau.

 

 

 

 

 

  1. Au lendemain de la guerre de 1939-1945, les anciens communs ont disparu sous les bombardements ; avec les dommages de guerre, les « sœurs » font construire vers 1950 un 2è grand bâtiment, perpendiculaire au « château » ; dans les plans initiaux, une grande chapelle devait être construite à l’extrémité du nouveau bâtiment mais la baisse très forte du nombre de religieuses rendit cette construction déraisonnable et mena au départ des religieuses vers les années1999-2000 (voir notamment : 2003_photo IGN annoté_Mérantais  et 2009_Cadastre_Extrait Mérantais  ).

 

 

 

 

 

  1. Grâce au financement obtenu par la communauté d’agglomérations, le domaine de Mérantais connut alors une nouvelle rénovation très importante, conduisant à l’inauguration du centre de Gérondicap en 2010 ; des communs pas très harmonieux, construits par les « sœurs », au lendemain de la guerre de 1940, furent démolis à cette occasion ( voir  présentation du projet Gérondicap  ).

 

 

 

 

 

 

  1. Autres points intéressants à noter, concernant le domaine de Mérantais et les environs

 

-          Le moulin et l’étang de Mérancy dans la vallée apparaissent sur les 3 plans de 1735,1787 et 1819 ; les moulins à eau étaient très nombreux à cette époque ; on voit toujours les traces de la digue de l’étang à l’extrémité Est de  l’ancien bois du domaine de Mérantais, domaine tel qu’il était avec ses murs dès 1819.

 

Le plan cadastral de 1819 fait apparaître clairement les bâtiments du moulin ; la rivière « ruisseau de Gironde » est sur ce plan étonnamment canalisée tout droit ; sur le plan de 1787, l’étang est plus étendu ;

sur le plan de 1735 , il est amusant de voir tout le chevelu de divers bras, à l’aval de l’étang, vers l’Est, vers le bas de Chateaufort..

 

 

-          Le même plan de 1735 est aussi intéressant pour observer les environs : Port-royal et ses granges, la ferme Décauville à Voisin avec aussi un petit parc à la Française, le domaine des Castilla à Gomberville avec un grand enclos carré avec des tours, au moins à 2 coins,…

 

 

-          La photo aérienne de 2003  montre que même si la ville s’est approchée de Mérantais, Mérantais reste encore en 2010 au milieu d’un écrin de verdure.

 

 

 

8. Autres notes intéressantes sur l’histoire de Mérantais

 

·        2 notes établies par les religieuses PSA (Petites Sœurs de l’Assomption)

. sur l’histoire de Mérantais par une religieuse, rapidement depuis le Moyen Age et surtout sur leur séjour à Mérantais de 1920 à 2000

. un article plus rapide des religieuses sur le rappel du séjour des religieuses à Mérantais et le passage apparemment réussi de « relais » au Gérondicap en 2010

 

·        une note établie par mon beau-frère, Henri Terneaud, regroupant quelques vieux textes ou autres cartes

 

 

9. Principaux plans, cartes ou photos de 1735 à 2009 présentés dans cette note    (voir pages suivantes)

 


Extrait d’un plan de 1787